Éditions Corti

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Mon enterrement vivant

Jean Paul | Domaine Romantique (1992)
Traduit de l’allemand par Nicolas Briand

Il est devenu banal de dire que les grands écrivains sont plus connus que lus : Jean Paul en est l’exemple type. Les textes présentés ici sont comme la partie immergée de l’iceberg — en quelque sorte, Jean Paul avant Jean Paul :


  • De la divinité des princes ;
  • Une dissertation datant de l’année 3059 sur l’humour mécanique du dix-huitième siècle ;
  • Supplément pour mes lecteurs candides ;
  • Recueil authentique de mes meilleurs bons mots ;
  • Communication exhaustive des passages mauvais, faux, délirants et superflus que j’ai supprimés de mon Organon satirique, à paraître, par égard, et pour le bon goût, et pour le public ;
  • Le commerçant Vagel ;
  • Les hommes sont les machines des anges [texte intégral ci-contre] ;
  • Bonds insensés par lesquels je m’efforce de m’endormir et d’endormir le lecteur ;
  • De l’utilisation de la peau humaine ;
  • Biographie naïve mais de bonne foi d’une nouvelle et agréable femme, tout en bois, que j’ai naguère inventée puis épousée ;
  • L’homme-machine et ses qualités ;
  • Mon enterrement vivant.
  • Ces objets fantastiques sont puisés dans les quelque 1500 pages de la prose satirique du jeune Richter et montrent tous son goût de l’expérience sur la forme même de la littérature, l’art du collage au service d’une esthétique de l’érudition. À partir du Supplément, Jean Paul passe “de l’ironie strictement objective de Swift à la subjectivité fantasque de Sterne”.

    Par-delà ses affinités avec les Romantiques allemands (le rêve, les envolées lyriques et cosmiques, notamment), c’est le côté combinatoire et aléatoire qui constitue l’aspect le plus moderne de Jean Paul, ses intuitions le rendant parfois étonnamment proche de Borgès.

    Le récit devient proliférant, bifurquant, hétéroclite, débordant ; les perles de l’Encyclopédie font système, le monde s’éloigne peu à peu derrière les pavés de la Bibliothèque, et le lecteur, enfin seul, prend la place de l’auteur disparu.