Samuel Taylor Coleridge | Littérature étrangère (2024)
Traduit de l'anglais et postfacé par Henri Parisot
Préface de Pascal Aquien.
« Dans ce long poème, un marin, à l’oeil brillant et fascinant, a commis un crime ; il a tué un oiseau porte-bonheur, il a aussi, par cet acte, attenté à la vie comme principe et, par là même, failli à la perception de l’unité du monde. L’oiseau n’était pas un élément détaché de la totalité, il y participait pleinement. Condamné à l’errance, le marin est exposé au plus terrible isolement ; pire, il est confronté à la souffrance de devoir vivre dans le paradoxe ou de devoir y dépérir. Il erre en effet sur un bateau immobile ; il est hanté par cet autre oxymore, le personnage de la Vie-dans-la Mort. Lui coupable, ce sont ses compagnons qui sont punis de mort ; la mer, au lieu de dessécher, pourrit ; quant à la conscience que le marin acquiert du mal et de la nécessité de l’expiation, elle ne le libère pas de son fardeau. Il reste hanté et transmet sa hantise. » (Pascal Aquien)
L’oeuvre de Coleridge est faite essentiellement de textes fragmentaires. Comme chez les plus grands romantiques allemands : le fragment ne doit plus être considéré comme un inachèvement, un échec, mais plutôt comme une promesse, un signe que l’oeuvre parfaite et close est un rêve inatteignable, mais auquel la quête donne sa signification. "Le Dit du Vieux Marin" ("The Rime of the Ancient Mariner") est le plus long poème achevé qu’ait écrit Coleridge. OEuvre majeure du romantisme anglais, son influence reste très forte sur la création littéraire contemporaine.
Poète, critique et philosophe, Samuel Taylor Coleridge (1772-1834) est une figure majeure de la première génération romantique en Angleterre, et l’un des trois «Poètes des Lacs» (“Lake Poets”) avec William Wordsworth et Robert Southey.