Éditions Corti

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En lisant en écrivant

Julien Gracq | Domaine français (1980)

Le titre de cette œuvre est le plus explicite des quatrième de couverture ; l’absence de virgule entre les deux gérondifs rend le glissement de l’un à l’autre logiquement équivalant, tant il est vrai qu’ “on écrit d’abord parce que d’autres avant vous ont écrit”.



Nous vous invitons à découvrir notre collection éponyme En lisant en écrivant, créée en 1989.



Les professionnels ne rateront pas la leçon du maître. On dit à dessein les professionnels, puisque Gracq – comme Stendhal de son vivant, Cioran, Michel Leiris, Nathalie Sarraute, Vialatte et Georges Perros aujourd’hui – est le type même de l’écrivain pour écrivains. C’est, à la fois, son infortune et sa chance. Infortune, parce que les écrivains n’assurent pas de gros tirages. Chance, parce qu’ils se révèlent, en fait, des contrebandiers habiles à faire passer aux marchandises qui ne sont pas défraîchies à la devanture des frontières séparant les époques. Les écrivains, en definitive, aiment bien la littérature. Ils vont même jusqu’à l’adorer quand celui qui la représente dans son éclat et sa pureté est quelqu’un dont la gloire ne les a pas gênés.

Angelo Rinaldi, L’Express, 7 mars.



On a beau dire et répéter qu’il est "sain" que les mots de salon se déniaisent avec les mots de l’office, et qu’il faut ouvrir grandes les baies vitrées des châteaux : que les imprécations des charretiers traversent ainsi plus aisément les murs... et que cela n’a jamais appauvri le vocabulaire dit de l’office mais a toujours bel et bien ragaillardi le sang des mots du salon... On a beau dire et répéter qu’il est bon, plus, vital, que nos mots autorisés à nous, un rien trop pâles culbutent cul par-dessus tête dans les fosses pour y mieux copuler avec des mots venus de la vie, du cinéma, du polar ou d’ailleurs, quand soudain se déploie devant vous une écriture parfaite, maîtrisée, classique, haute, comme celle de Julien Gracq dans ses derniers textes En lisant en écrivant (éd. José Corti)... alors on se lève et on soulève son chapeau.

Françoise Xenaxis, Le Matin de Paris, 6 février.