Éditions Corti

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Poésie complète

George OPPEN | Série Américaine (2011)
Traduit par Yves di Manno

Né en 1908 dans l’Etat de New York, George Oppen passe une partie de sa jeunesse en Californie. A la fin des années 1920, il rencontre Charles Reznikoff et Louis Zukofsky, avec lesquels il fonde la confrérie secrète des « objectivistes », dans le sillage d’Ezra Pound et de William Carlos Williams. Avec Mary, la compagne de sa vie, il s’établit près de Toulon en 1930 : c’est en France que seront d’abord imprimés les livres de l’Objectivist Press, avant le retour à New York et la publication de son premier recueil : Discrete Series, en 1934. L’année suivante, Oppen adhère au Parti communiste américain et cesse totalement d’écrire, pour se consacrer à ses activités militantes. En 1942, il s’engage dans l’armée américaine et sera grièvement blessé durant la bataille du Bulge, seul survivant de sa patrouille.

Après la guerre, victimes de la répression maccarthyste, George et Mary Oppen sont contraints de s’exiler au Mexique, où ils vivront jusqu’à la fin des années 1950. C’est là qu’Oppen renoue avec l’écriture, après vingt-cinq ans de silence. Il regagne le territoire américain en 1960 et son deuxième recueil : The Materials, paraît en 1962, suivi de This in Which (1965), puis de Of Being Numerous (1968), son livre majeur, qui lui vaut le prix Pulitzer. Son influence s’étend sur une nouvelle génération de poètes, à mesure que les « objectivistes » reviennent sur le devant de la scène. Ses Collected Poems sont réunis en 1975. Un ultime recueil : Primitive, s’y ajoute en 1978. Il s’éteint en 1984, au terme d’une longue maladie.



“Osons la subjectivité : pour moi, le poète le plus bouleversant de sa génération. Entendons-nous bien : cela n’a rien à voir avec la biographie si singulière et, en soi, émouvante d’Oppen, il s’agit bien de la réalité même de ses vers, de ses poèmes, de ses recueils en leur construction rigoureuse. Cette humanité, sans recours à des béquilles philosophiques, théologiques – absorbant tout cela en sa poétique – s’incarnent en vers savants, en émouvantes descriptions du monde toujours renouvelées par sa conception prosodique, ses récurrences sémantiques, le rapport entre le mot comme matériau et le réel obsédant, les interrogations, les révoltes mêmes…” (Philippe Blanchon, Poezibao)

Yves di Manno avait publié trois recueils de George Oppen aux éditions Unes, dans les années 1980.
Cette version désormais complète et totalement refondue de sa traduction est le fruit de trente ans de dialogue avec l’une des oeuvres poétiques majeures du XXe siècle.
Yves di Manno a reçu le prix Mottart de soutien à la création littéraire attribué par l'Académie française en 2012, après cette traduction